Epilogue Tokyo : Réflexions finales et ambiance dans la mégalopole infernale 

by lebaroudeurdelest.com

Arrivée finale sur Tokyo. Le moment idéal pour vadrouiller dans cette ville tentaculaire et intimidante. Un bordel organisé comme un ami me l’a très bien signifié.

Je ferais encore quelques escapades en vélo au coeur de la cité, laissant mon esprit virevolté entre instant présent dans la capitale et souvenirs du passé qui me chambouleront à jamais. Une sensation grisante, nostalgique, agréable mais aussi déchirante me gagne avant mon départ de cette île qui aura marqué ce voyage déjà légendaire.

Aujourd’hui sera sous le signe de la recherche de cadeaux et visiter l’Est de la ville. Qu’importe où l’on passe, c’est une sensation de cité tentaculaire que l’on ressent sur les grandes avenues. Pourtant, dès que l’on prend quelques ruelles plus discrètes, le calme revient, le contraste est assez fou. 

Arrivé au centre commercial de la Tokyo Sky Tree, je recherche des baguettes en cadeau avec des petits chats tout mignons au bout. Les magasins de vêtements m’appellent à la tentation mais je ne craquerais pas le porte feuille, j’ai mes quelques envies dont je mettrais la priorité dessus. Mon analyse vestimentaire est que les japonais ont une science de la coupe quand ils aiment la mode, les habits sont joliment travaillés pour donner de beaux volumes et laisser le vêtement s’exprimer. Les hommes comme les femmes ont vraiment un joli style lorsqu’ils y accordent de l’importance 🙂

Ensuite, je zone une dernière fois sur Asakusa pour trouver des magasins d’éventails, de kimonos mais aussi profiter d’une belle vue sur le temple depuis le Tourist Center. C’est un des spots gratuits pour un beau point de vue que j’ai pu dénicher après quelques recherches sur internet. 

Je mange dans un petit boui boui chinois très cool et comme d’hab, je finis en 30 minutes chrono avec ce service express.

Tokyo Sky Tree
Vue sur Asakusa
Les locaux Asahi (vous voyez la bière en guise d'immeuble ?)

Mon second hostel sur Tokyo, un peu moins cher, sera proche de la gare de Ueno et en arrivant, je me rends compte que c’est le même que j’avais pris pour ma nuit avant le départ vers le Nord, je souris de nostalgie et de surprise. La localisation me donne donc l’opportunité de passer sur Ueno. Malgré le monde, je trouve l’ambiance très sympa, ses ruelles et croisements sous la ligne de train lui donne un certain charme un peu brute de décoffrage. Les bars ont l’air très vivants et animés. 

Je trouve également un magasin de Jean japonais, le Hinoya, je les garde en tête si je ne trouve pas de possibilités en seconde main. 

Je me dirige ensuite vers Yanaka Ginza et y manger un délicieux Ikayaki d’une vieille dame accompagné du fameux Highball comme toujours, sans grosse session vélo, je peux maintenant me lâcher avec l’alcool 😀 Le quartier ne paie pas de mine mais c’est très sympa et il semblerait qu’ils aient beaucoup de beaux tissus si l’on veut faire de la couture, du design etc…
Je passe encore rapidement sur Ikebukuro mais le chemin en vélo est un enfer, le “trafic” humain est trop important, le zigzag est infernal et pas plaisant, mieux vaut y aller à pied. Fatigué de cette journée active avec plusieurs achats et repérages, je prends un repos mérité pour démarrer des zones de la ville pas encore explorées dans les prochains jours. 

Jean quali de chez Hinoya
Miam l'ikayaki
Belle lumière

Jour 60 Shimo Kitazawa, Shibuya et sa Golden Gai Fin 2

Le réveil se fait tôt pour aller admirer le temple des chats à l’écart de la ville : le Gotoku-Ji. C’est vraiment super mignons, il y a des milliers de statuettes, c’est assez fou la multitude, le blanc et rouge ne s’arrête jamais. Passage assez rapide au magasin car ils sont en rupture de stocks pour leur acheter une petite statuette que je souhaitais ramener en cadeau… Je repars bredouille.

Les petits voeux en bois du temple à chat
Nyan (Miaou en japonais)
Un peu de mini chats
Beaucoup de chats

Je marche ensuite sur Shimo Kitazawa, LA zone de la fripe sur Tokyo (il y en a d’autres un peu moins prisée). Au départ, je trouve ça sympa comme idée puis, je me dis que ca reflète carrément la surconsommation des Tokyoïtes en matière de fringues. Pour avoir autant de friperies au mètre carré, ça veut bien dire que les gens achètent et revendent à un rythme frénétique

Je me perds dans quelques enseignes mais mon seul objectif étant un jean de marque japonaise, ma mission s’avère infructueuse. Il semblerait que 90% des fripes vendent plus de marques étrangères, en particulier les Jeans, Levis, Lee, Wrangler, Dickies mais aucune production Jap. Même lorsque je demande les vendeurs, ils ne savent pas vers où me guider, je suis un peu déçu… mais bon c’est le jeu. J’irais donc en prendre un neuf quelque part et trouer encore un peu plus le portefeuille 😛

Direction plus au centre vers Shibuya et son fameux crossing : le plus fréquenté au monde avec des pics à 2-3000 personnes par passage pouvant atteindre les 2.5 Millions de personnes le traversant sur une journée. Je suis entre l’excitation, la joie de le voir et en même temps une petite angoisse quand on traverse et qu’on fait face à une vraie armée pour traverser ce méga croisement. 

Je pars prendre de la hauteur pour voir le croisement depuis Shibuya Hikarie, combiné au coucher de soleil, ça claque clairement. 

Building de Shibuya
Vues lointaines et croisements de Shibuya en fond
Attente au méga croisement

Puis, je me balade aux alentours. D’abord découvrir le plus vieux Thrift Shop du Japon, Old Trump, c’est super bling-bling et tellement coincé en sortie d’ascenseur, on ne s’attendrait pas à découvrir cela dans un immeuble qui ne paie pas de mine. 

Ensuite, j’espère trouver des bouteilles de Whisky, spécifiquement le Nikka qui m’a tapé dans l’œil avant Sendai (cf Jour 13), pour l’instant en vain, ils n’ont que les plus connues et pas ce petit joyau de Miyagikyo Coffey Still. Il semblerait que plusieurs de mes idées cadeaux vont requérir beaucoup d’efforts et de patience.

Le Daruma du PSG (le voeu d'une LDC ?)
GRIFFITH!
Quartier de Harajuku (full fripes)

Étant dans la zone des buildings de la ville, la zone la plus bondée de la mégalopole, je suis donc en recherche de vue plus en hauteur avec mes spots gratos, le bâtiment du gouvernement (Tokyo Metropolitan Government Building) que l’on peut accéder assez facilement et l’ascenseur menant sur les hauteurs. La vue de nuit est époustouflante, on comprend vraiment la taille de cette ville, c’est presque effrayant. Ma seule déception est qu’on ne peut pas voir la Tokyo Tower (la Tour Eiffel orange de la ville) de Roppongi, mais bon ça va, le reste est superbe, le trou noir en plein milieu sans lumière est le parc autour du sanctuaire Meiji Jingu, c’est vraiment l’abysse au milieu des clignotements et autres lueurs du reste des buildings. 

Je prends bien mon temps d’apprécier depuis les hauteurs pour ensuite partir sur Shinjuku, voisine de Shibuya. La sensation lorsque l’on marche seul dans ces quartiers peuplés est assez singulière. On se sent oppressé, malgré la discipline globale japonaise. Le flux et le va et vient incessant de personnes et le stress qui en découle est assez nouveau et déroutant pour le campagnard que je suis (je dois croiser la population de mon village environ toutes les minutes dans les rues de Tokyo haha).

Tokyo Metropolitan Government Building
Depuis les hauteurs (gratuites en ascenseur)
Shinjuku et ses pubs pour bars suspects

Lorsque l’on traverse les rues de Kabukicho (le quartier “chaud” de la ville), les devantures pour bar à host ou autres attrapes nigauds est aussi surprenant avec les quartiers voisins plus “business”. En voulant m’éloigner un peu, je trouve un endroit un peu plus agréable pour moi dans les ruelles étroites de la Golden Gai où l’on retrouve pleins de petits bars dans ces bâtiments représentant le Tokyo d’avant le miracle économique. Ce quartier était celui de la prostitution fut un temps mais maintenant ce ne sont que des bars à thèmes très sympas. 

La majorité comporte un paiement préliminaire pour consommer mais celui que je choisis ne fonctionne pas comme ça. Je rencontre Claudio un italien en voyage pour son travail qui est venu profiter du coin le temps d’une soirée. J’échange mon trip et lui sa vie de travailleur en voyage d’affaire.

Pour rentrer, cela me prend un peu moins d’une heure avec le métro. C’est pas une grande ville pour rien 🙂 Les distances et les changements de lignes de métro / bus prennent du temps. Go dodo bien mérité.

Jour 61 Asakusa, Akihabara et Ginza Fin 3

Je profite des derniers moments sur l’Est de la ville en allant dans la rue de Kapa (spécialisé dans les baguettes, la coutellerie et outils de menuiserie). Je trouve encore des baguettes additionnelles à acheter pour la famille et des gouges/ciseaux à bois pour mon papa. 

Mes achats continuent lorsque je repasse au magasin de jeans de Ueno, Hinaya. Les vendeurs sont de vrais potos 😉 Je test longuement différents jeans, Studio D’Artisan (Osaka), Big John (le Jean fait 30 Oz, c’est une plaque le machin) et Burgus Plus (le moins cher), mais je vais tout de même me rabattre sur mon option initiale qui est Momotaro (Okayama). J’aime la coupe, le style et la couleur, le liseré rose donne un certain caractère. L’épaisseur est là, on sent que la patine va sublimer la pièce avec le temps. J’ai hâte de le porter. 
(PS : Le moi du futur apparaît pour dire qu’il serait plus judicieux de prendre un jean une taille au-dessus de ce qui nous va à la fin d’un long voyage à vélo. Mes 68 kilos rentraient parfaitement à l’essayage, mais mon gabarit de 73 kilos plus habituel galère un peu plus, je suis serré. Une bonne leçon pour mes achats vestimentaires de fin de trip futurs 😀 )

Rue des Kapa (animal mythologique)
Bon Kaisendon
Rues de Ueno

Une retouche est nécessaire, je pars donc sur Akihabara avant de récupérer mon joli auto cadeau. C’est le quartier Kawaii, manga, figurines mais aussi électronique en tout genre. Il y a une flopée de magasins pour dénicher ce que l’on souhaite de ses mangas préférés. Mais ça m’est un peu trop commercial et bondé, je laisse donc la mission figurine pour plus tard si l’envie m’est toujours présente. 

Je finis ensuite ma visite du “Sud” vers Ginza avec la Gare centrale de Tokyo qui est un super beau bâtiment. En visitant les toits du Kitte Garden, la vue est imprenable sur la gare et ses buildings alentour. La couleur des lumières donnent un aspect assez apaisant dans cette ruche qu’est Tokyo. Cette terrasse fait vraiment spot à rencard amoureux, ça doit être pépite pour ramener une damoiselle chez soi ensuite 😛

Je suis toujours en recherche de Whisky spécifique mais je ne retrouve que la bouteille au double du prix de base ou out of stock… Je suis si déçu, je rentrerais vraisemblablement bredouille…

Ginza est clairement le quartier bien richou de la ville. Les salary men ont de vrais dégaines de winners. Puis, la nuit tombée, on peut voir les couples habillés de manière très sophistiquée qui paradent dans les rues. Je me sentirais presque faire tâche avec mes habits conventionnels sur mon bolide cycliste. Je récupère un bouquin pour enfant pour les petites de ma cousine puis repars récupérer mon fameux jean et ensuite faire le check-in dans une auberge plus à l’Ouest. 

Gare de jour pendant la Golden Hour
Les whiskey aux milliers d'euros
Et la boisson Attaque des titans
La grandeur et le chic de Ginza
Les lumières font le travail pour la photo
Gare de Nuit
Et coucou le spot vue aérienne gratuit du quartier

J’essaie de me hâter pour visiter le jardin de Chinzan-So. L’accès n’y est pas facile (dans l’enceinte d’un hôtel) mais il devrait être gratuit sans être client de l’hôtel (en tout cas quand j’y suis allé). J’arrive 35 minutes avant la fermeture en pleine nuit. Et bah dis donc la mousse, les arbres, l’étang et la pagode avec les jeux de lumière… quel spectacle, une de ces beautés dans ce géant de béton qu’est Tokyo ! La brume artificielle donne un côté encore plus attrayant au lieu. 

Profiter de ça complètement seul c’est vraiment un plaisir incroyable. Pour sortir par contre, c’est une autre paire de manches, j’arrive à me perdre entre les étages et un employé doit me guider par les escalators. Je pense que cet hôtel ne serait pas dans mon budget 😛

On commence l'extase
Pagode dans le jardin de l'hôtel
La lune nous surveille entre les nuages
La brume artificielle rend le lieu encore plus magique
Pagodé
L'escalator pour un étage
La solitude perdue dans le luxe
Je m'embourgeoise pour la photo

Je termine par le clou du spectacle en allant dans un bar de moines bouddhistes, c’est une vraie pépite. Ils font des prières (sutra) avec les clients (on nous donne un papier à lire) tout en nous servant des bons ptits cocktails de l’Enfer (littéralement, ceux que j’ai pris s’appellaient Jigoku qui signifie enfer).  Parfois, ils font DJ aussi mais pas aujourd’hui, c’est dommage. Ils sont super accueillants et se débrouillent en anglais, je mixe japonais et anglais et on se tape de bons délires avec les clients. J’adore. 

Je les questionne un peu sur le bouddhisme, comme pourquoi ils ont les cheveux rasés, leur “secte”, si ils peuvent être en couple et avoir des enfants etc… C’était vraiment détente. Je ne divulguerais que l’adresse si certains me le demandent en privé pour respecter le lieu “caché”. Vient le temps de la fermeture et d’une dernière balade avec mon vélo dans un Tokyo vide au milieu de la nuit. C’est apaisant sincèrement. Puis, je vais dormir dans ma petite auberge un peu fancy.

Jour 62 Kagurazaka et Nakano Fin 4

Me levant dans le quartier de Kagurazaka, je visite rapidement la zone. C’est un lieu reconnu pour sa gastronomie et donc de super restos, mais mon timing et mes objectifs m’amènent à manger autre part. 

Je vais goûter les Tsukemens du resto Sanpoichi à Takadanobaba. Le service va a deux milles à l’heure, taktak et on a notre bol de tsukemen (ramens froides sans bouillon) et je peux vous dire qu’il vaut mieux prendre la version small ou medium. J’ai pris la large et je n’ai pas voulu gaspiller, mon estomac m’en veut encore plusieurs heures après. On les trempe dans une bonne petite sauce et c’est parti pour faire sautiller les papilles, c’est excellent.

Tsukemen, MIAM
Takadanobaba et ses dessins animés

Je pars ensuite chiller dans le quartier de Shinamachi pour voir les côtés très calmes de Tokyo non loin du centre. Ça peut être tentant de vivre dans ces endroits alliant calme et proximité des quartiers plus animés, ça me tenterait presque si je devais venir vivre ici. L’épicier d’inspiration française du Borzoï fait un excellent flan pâtissier. Ces petites recommandations viennent principalement de la carte et des vidéos de Guigui d’Ichiban Japan que j’ai remrcié en intro. C’est assez drôle de revoir les visages de gens que j’ai pu voir dans ses vidéos sans même les connaître, c’est super perturbant mais appréciable, l’impression de revivre quelque chose qu’on aurait vécu au travers d’une caméra.

Traversée des lignes de train de Shinamachi
Oh le lion
Le flan pâtissier d'un japonais passioné de cuisine française

Je passe encore rapido au Suga Jinja pour la dernière session fanboy de Your Name, enfin 😛 Les escaliers de la fin du film sont ici, on est donc quelques zgegs à faire la “queue” pour prendre une bonne photo. Mais le sanctuaire vaut la peine d’y jeter rapidement un oeil si l’on est de passage, c’est mignon et fera craquer n’importe quel fan du film donc n’hésitez pas 😉 !

Escaliers Your Name
Mon destrier en héros de film

En fin d’après-midi, je me rends à Koenji pour mon check-in et ma dernière auberge au centre de Tokyo. Le quartier est réputé pour ses friperies un peu moins populaires que Shimokitazawa vu précédemment. Le quartier voisin, plus connu, est Nakano et surtout Nakano Broadway qui est blindé de figurines qui m’intéresse bien plus que celles d’Akihabara. Il y a des pièces plus rares et uniques (par contre ne faites pas attention à celles qui sont plus oléolé, y en a des vraiment bizarres je dois avouer 😀 ). La fermeture est tardive mais je ne passe qu’après 22h, je suis donc trop en retard. 

Koenji et sa shotengai
Les figurines de personnes saines cérébralement 😀

Les ruelles de Nakano sont en général assez sympas, étroites et animées. La cerise sur le gâteau de la soirée sera de manger un Chankonabe au resto Rikishi tenu par un ancien sumo. Je galère un peu à trouver l’entrée mais quand je vois les tissus avec des sumos dessus, le cerveau tique. Franchement, le cuistot / proprio est une vraie pépite. On communique comme on peut, avec mon faible japonais on se dépatouille et on regarde la finale du championnat de baseball (Yakyu) japonais. 

Vient ma marmite de ragoût pour Sumo. Il y a beaucoup d’histoire autour de ce plat qui est le repas de base de n’importe quel lutteur en écurie. Il faut manger ce plat avant de dormir pour mieux assimiler les calories et convertir ça en poids utile pour le combattant. Il y aurait aussi des versions spécifiquement avec que du poulet et aucun autre animal pour manger uniquement un animal qui tient sur ses deux jambes (objectif des lutteurs pendant leur combat). Le mien contient du poulet donc mais aussi des quenelles de poisson et pleins de légumes et champignons. Honnêtement, je pense que ce plat est plutôt sain malgré les calories quand on regarde le gabarit de ceux qui le consomment. Ce sont plus les quantités et la régularité de consommation qui font que les sumos deviennent des colosses atteingnant parfois plus de 150 kilos.

Manger ce plat est assez simple: on transvase le contenu que l’on souhaite de la marmite vers notre assiette et on déguste le tout pendant que le reste se garde au chaud sur le feu.   

Entrée du Rikishi si certains vont galérer à trouver comme moi
SUMO sur la devanture
L'homme qui va déguster son plat de Rikishi

Cette journée aura vraiment été sous le signe de la bouffe et mon corps le ressent, je suis extrêmement plein rentrant dans mon auberge du soir, le cœur léger contrairement à mon estomac… déjà nostalgique de la fin proche de ces dégustations quotidiennes. 

Go dodo. 

Jour 63 Machida Tenmangu puis Haneda Fin 5

La session de recherche de cadeaux à rapporter n’est pas encore terminée. Je pars donc au marché aux puces du sanctuaire Machida Tenmangu. Il a lieu tous les 1er du mois hormis Janvier et Novembre (à vérifier sur un site qui référence les dates comme celui-ci). 

C’est une vraie pépite pour dénicher des belles pièces (vestimentaires ou non). Je pensais y passer 2h mais au final je refais 5 fois le tour pour assouvir mes pulsions d’achats en tout genre ce qui finira en 5h de repérage et achats. On trouve vraiment de tout, kimonos, yukatas, jouets en bois, vaisselle, déco de table, vieux livres / carte postales. 

Je finis avec une belle douzaine d’artefacts : 2 bagues, 2 kimonos, 2 obis (ceintures pour le kimono), 4 dessins, 2 cartes postales,  un chemin de table et 2 kokeshis (poupées en bois japonaises). Ma frénésie “raisonnable” me fait vraiment plaisir, j’ai hâte de distribuer tous ces cadeaux aux concernés, je me sens comme un mini Père Noël 🙂 Tout ça pour seulement 10-12 000 yens (60 euros). Les emplettes valent le coup ici, je vous le dis. La vaisselle me tentait aussi mais j’avais peur pour le transport et la place dans mes futurs bagages (que je dois encore trouver en dénichant des cartons, oups). 

La découverte farfelue qui fait me dire que ces kimonos ont été porté par des vieilles personnes peut être décédées, c’est qu’une belle pièce d’un kimono avait une petite tâche de sang et les odeurs de vieilles maisons s’en dégageant 😀 bon, on ferme les yeux et on continue, ça reste trop bien comme endroit.

En conclusion, je recommande de faire au moins un marché aux puces (il y en a d’autres à dénicher un peu partout par les sites ou recommandations sur Instagram), des petites pépites peuvent se cacher sur les étales.

Sanctuaire Machida Tenmangu et son marché aux puces
Les beaux tissus
Gaufre et café au lait glacé pour me reposer de chiner
Regardez ces beaux kimonos
Les étales tout autour des statues du sanctuaire, original

Mon temps est donc compté dans la ville, mes plans sont chamboulés avec cet après-midi aux puces. Je récupère rapidement mon vélo en cherchant à optimiser le remplissage de mon paquetage avec mes récentes acquisitions. 

La mission de fin de journée ? Trouver un beau et grand carton capable d’accueillir mon vélo comme à l’aller, la quête du Graal est lancée. Bilan : 4 tentatives seront infructueuses dans des magasins spécialisés dans les vélos. Me rapprochant dangereusement de mon auberge et de l’aéroport, je commence à perdre espoir et à réfléchir à d’autres alternatives, quand soudain, je trouve ma pépite. Après un Cycle Base Asahi qui me refuse, le deuxième (lien Maps si ça peut servir à certains dans la même détresse) possède ce qu’il me faut pile poil les bonnes dimensions avec une belle épaisseur de carton, les vendeurs sont adorables. Je réserve mon carton et repasserais récupérer la marchandise à pied, le lendemain matin.

Dernier Taiyaki
Une mosquée sur ma route, très inatendu

En arrivant à l’hostel, je fais la rencontre de Chin (un coréen) de passage pour présenter son « poulain » acteur à des clients japonais, il est manager. Ça me tue, il a un peu de mal en anglais et ne peux pas parler japonais, je me demande donc comment il fait pour négocier pour son acteur au Japon. Je lui souhaite de gérer sa partition demain en tout cas. 

On part ensemble manger dans un resto de barbecue spécialisé en horumon (abats) pour finir en beauté mes dégustations originales au pays du Soleil levant. On a donc des petits et gros intestins grillés, qui passent crème grâce à l’assaisonnement et la sauce qui couvrent le côté peu ragoûtant des abats. On prend également de la langue de boeuf et un ptit steak Wagyu chacun, délicieux ! Nos panses nous remercient en tout cas.

La langue, et les intestins marinés, pas si dégueu visuellement
Le superbe Wagyu

Sur le retour, on découvre un sanctuaire tout sympa proche de notre auberge, Anamori Inari Jinja. Si vous êtes de passage et avez du temps à tuer avant / après un vol à l’aéroport de Haneda, ça vaut clairement le petit coup d’œil. 

Anamori Inari Jinja de nuit
Sympa le jeu de lumière avec un Torii en néon

On rentre ensuite boire des bières à l’auberge et on rencontre une jeune polonaise, Olga, qui démarre son trip de plusieurs semaines au Japon. L’impression de passer le flambeau. On partage quelques tips et expérience de vie pour ensuite aller nous coucher. 

Ma journée de demain sera chargée.

Jour 64 Aéroport de Haneda Fin Finale 6

Saigo no hi / 最後の日 (dernier jour en japonais). 

Le timing de ma matinée est moyen, on part à 3 prendre le petit déjeuner, on revoit le sanctuaire d’hier de jour (avec une petite animation, les vieux distribuent des soupes et des Udon), puis on se dit tous au revoir.

Anamori Inari Jinja de jour et en hauteur
Dernière photo avant d'entrer dans l'aéroport

Je me dépêche de récupérer mon carton au magasin d’hier. Le retour dans le bus me semble un peu compliqué, je gêne quelques personnes mais avec le culot, ça passe. Il faut savoir forcer le destin parfois. 

Je décide de réfléchir à l’agencement de mes affaires mais d’abord, je vais garer le vélo sur le parking le plus proche de l’aéroport, revenir à l’auberge récupérer le carton à vélo et les dernières affaires à emmener en bus. Sacré vas et viens. 

Petite Parenthèse : la vue parfaite sur le mont Fuji avec le coucher de soleil est un bel au revoir de mon petit Nihon (Japon en japonais). 

Puis, je ramène le tout au sein de l’aéroport où je vais m’amuser quelques heures à démonter le vélo et agencer toutes mes affaires proprement dans les deux cartons que je transporte.
J’aurais pu faire plus simple avec des sociétés de transport mais j’ai voulu me débrouiller seul de A à Z. Une sorte de dernier challenge réussi avec beaucoup (peut être trop) d’efforts.

LE CARTON de la chance
Protection à l'arrache
On sécurise avant d'emballer

Je pèse la marchandise avant de la sceller… 46 kg c’est beaucoup trop haha. Je suis ok pour payer un supplément de 15 kilos à mes 25kg initiaux mais pas plus (possibilité de rajouter quelques heures avant le vol, j’ai de la chance d’avoir fait ça relativement en avance). 

Je dois donc dégager 6 kilos : une de mes sacoches est vraiment plus en forme, de même pour ma tente perforée, avec des constellations de lumière au lieu d’une protection opaque, ça dégage, les bouteilles de gaz ? ça dégage aussi. 
Je réduis les “protections” en carton sur le vélo, je ne conserve qu’une corde que papa m’a laissé pour sceller le tout et pleins d’autres petites broutilles que j’optimise à mettre dans mon sac à dos en bagage cabine. J’atteins pile poil les 40 kilos et peut enfin reposer mon esprit juste à temps pour le check-in. 

La nostalgie et la tristesse me gagnent tout doucement. Je me délecte d’un dernier bol de Udon avant de rentrer dans l’avion le cœur serré. La sensation de laisser une partie de moi ici et de ne pouvoir y retoucher prochainement.

Dans l’avion, je me refais le film du voyage

  • un démarrage compliqué avec les transports et la capacité physique amoindrie
  • des japonais accueillants et si gentils de bout en bout
  • la rencontre d’un partenaire de voyage exceptionnel
  • des reliefs plaisants à l’oeil, un peu moins pour les cuissots
  • des villes magistrales qui ne s’endorment jamais
  • des côtes sur la mer du Japon et de Setouchi qui regorgent de surprises inédites
  • et une fin en apothéose pour rejoindre LE symbole du pays et sa capitale

Quelle aventure. Je me réjouis déjà de la conter et de me remémorer ces bons moments lors de l’écriture de mes mémoires de mon petit carnet (ce que vous avez lu en suivant mes aventures au fil de ce récit). 

Hâte de revenir faire coucou à cette terre qui m’est maintenant chère, ma fascination est donc assouvie mais il reste tant de choses à apprécier dans cette culture et population si attachante

日本と日本人の皆さん、本当にありがとう

FIN

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