Partie 9 Repos sur Hiroshima et un bonus magmatique : le gros Monsieur Fuji

by lebaroudeurdelest.com

Mon objectif initial enfin accompli, il est d’abord temps pour moi d’apprécier la ville d’Hiroshima et son île d’à côté, Miyajima. Un beau moment de conteplation s’impose. Après mûre reflexion, je choisirais de prolonger le plaisir avant un retour final à Tokyo. La surprise se révèlera être le Mont Fuji, parfaitement placé sur le chemin pour rentrer sur la capitale avec mon destrier.

Au réveil, je réfléchis sérieusement à ce que je pourrais faire. Mon vol n’est que dans 11 jours et pleins d’idées m’ont traversé l’esprit. Mais une a retenu majoritairement mon attention. Je souhaiterais reprendre le Shinkansen pour « rentrer » mais faire quelques kilomètres de plus à vélo pour revenir sur Tokyo. Et cela voudrait dire atteindre Shizuoka avec un train direct pour aller faire coucou au Mont Fuji. Je souhaiterais pouvoir faire ça en 3 jours et ensuite chiller sur la fin sur Tokyo. L’idée me semble bien foutue et j’opte pour ca 🙂

A part ce petit casse-tête, ma journée sera une vraie pause sur Hiroshima. Je tiens à faire une belle coupure et profiter d’une ville que je ne connais que peu à part pour ses tristes bombardements (ce que les gens de passage ici vont habituellement visiter). Mais d’abord un bon petit déjeuner chez une mamie faisant d’excellents pains perdus tout soyeux en bouche. Un peu de douceur avant de voir les monuments liés a l’horreur que la ville a connu en 1945.

Délicieux pain perdu tout nuageux

En premier lieu, je vais visiter le Genbaku Dome (littéralement Dôme de la bombe atomique) et son mémorial de la paix. Je n’irais pas au musée de la paix car cela ferait trop pour un événement que je pense déjà suffisamment connaître. Le parc pour les victimes coréennes est très beau. On y voit plusieurs Senbazuru (les milles grues), fabrications en papier constituées de milles grues à faire en une année, très colorées. Elles représentent la paix ici, qu’une fille atteinte de leucémie, Sadako Sasaki, a tenté de réaliser mais est tristement décédée avant son accomplissement. Ses camarades de classe ont donc terminé son œuvre et cela restera gravé dans les mémoires comme LE symbole de paix dans la ville et le pays par la suite. 

Le Genbaku dome de près
Genbaku dome de l'autre côté de la rivière
Les senbazuru pleins de couleurs et de vie !
Balèze le cheval près
Délicieux Omurice (je dois apprendre la technique de cette omelette)

Après ces moments d’émotions, je me rends au jardin Shukkei-en. Un vrai petit coin de verdure au milieu de la cité reconstruite. Les explications montrent que ce jardin est fait de telle sorte que certaines butes ressemblent à des montagnes, comme le Mont Fuji, par exemple. Le petit pont au milieu, la mini forêt de bambou, la maison de thé et les micro cours d’eau rejoignant l’étang sont autant de choses qui rendent ce lieux harmonieux, j’y passe bien plus d’une heure. 

Shukkei-En havre de paix dans la ville
Beau
Beau 2

Pour terminer mes visites du jour, je vais encore me replonger dans les bombardements en allant visiter l’école Fukuromachi (gratuite). Le bâtiment est situé à moins d’1 kilomètre de l’épicentre de la bombe. Il était grandement détruit mais a été utilisé comme poste de secours temporaire après le bombardement. Des gens notaient des messages dans l’espoir de retrouver quelques connaissances, on y voit quelques restes reconstitués. Les médecins devaient soigner des centaines de personnes par semaine, personnes qui parfois traversaient des distances immenses pour rejoindre ce poste. On nous dit que l’école était partiellement vide au moment de l’explosion, les mouvements de population à la campagne, en particulier les enfants, étaient assez fréquents pour éviter un bombardement. C’est ainsi que de nombreux enfants n’ont plus retrouvé leurs parents car pris dans le souffle de Little Boy. En nos temps actuels de conflits de plus en plus intenses et tendus, il serait peut être bon de relativiser et comprendre les conséquences de décisions extrêmes pour les régler.

Les mots pour retrouver des proches
Toujours les senbazuru

Petite frayeur en sortant du musée, mon vélo n’est plus là où je l’ai laissé … mais un monsieur vient m’interpeller pour me dire que je n’aurais pas dû le laisser là. Honnêtement garé son vélo en ville au Japon c’est pas fastoche parfois x) il me le rend tranquillement quand même après me l’avoir caché, donc ça va.

Appel rapide avec maman et je pars goûter une autre spécialité de la baie d’Hiroshima, l’Anago (le congre, l’anguille des mers) à la gare. C’est vraiment bon, préparé de la même façon que l’unagi avec 3 manières de le déguster (nature, avec des assaisonnements puis du bouillon), ça pète. C’est un peu moins gras et donc un peu moins fort en goût mais j’aime autant les deux. 

Go dodo pour une belle visite insulaire demain.

L'Anago du bonheur
Bouche d'égout SWAG le baseball de la ville

Jour 54 Hiroshima - Miyajima Pause 2

Direction l’île de Miyajima à 8h30, d’abord en petit train pour atteindre le port et poursuivre avec le Ferry pour 20 bonnes minutes. La vue sur l’île est top et l’on voit le fameux Torii dans l’eau (qui ne l’est pas pour l’instant car la marée est basse). 

Je prends un morceau au konbini du coin et je vois quelques shika qui sont sympa pour une fois. Et mon plan initial fonctionne, on peut se retrouver tranquillement avec Lorette car elle est là depuis quelques jours. Youpi, je suis très content que ça ai marché ! 

On va directement au pied du grand Torii tant qu’il est atteignable en marée basse. Il est vraiment gigantesque, les pieds sont littéralement des arbres entiers, on voit le tronc qui n’a que l’écorce qui a été retirée, c’est incroyable. Ce rouge vibrant sur la plage, beng beng, une vraie beauté.

Marée basse autour du fameux torii
Lorette qui tape la pose
Ce genre de tronc vermillion

Puis, on démarre directement en rando pour grimper le Mont Misen et admirer la vue périphérique sur la baie d’Hiroshima et ses îles alentour que le sommet peut nous offrir.
Le temple Daisho-in sur le chemin est une vraie pépite, les nombreux Buddha dorés à l’intérieur, ou les minis en pierre avec un bonnet rouge à l’extérieur, tout est grisant. Lorette restera plusieurs semaines ici, elle va pouvoir reprofiter du lieu avec les momijis (érables) aux couleurs d’automne, je suis trop jaloux 😛 Je prends quelques cadeaux porte bonheur pour les petits de mes cousins, j’espère que ça leur plaira 🙂 

Farandole de statues
Toujours des statues
La charpente comme toujours magnifique
Au dodo les bébés
Belle rambarde
Couché comme les bébés
Lanternes et statuettes

Une grosse heure de marche au total et on est déjà en haut à profiter d’un repas sur un rocher afin d’admirer la vue. On kiffe de ouf. Je pensais pouvoir voir l’ile de Shikoku (la 4ème du pays en taille) mais elle est est trop loin et c’est nuageux aujourd’hui. 

Côté Ouest
Les deux fantômes de l'île
Côté Est
Yes les pièces montées
Île servie sur plateau
Lorette poseuse 2, les couleurs l'illuminent 😛

Sur la descente, on peut encore profiter des momijis que Lorette saura apprécier à leur juste valeur dans quelques jours. De retour sur la côte et la petite ville, on prend quelques Momiji Manju (pâtes fourrés en forme de feuille d’érable), je prends un set entier (haricot rouge, matcha, chocolat, crème pâtissière, marron) que je goûterais un peu chaque jour. La fabrication peut être vue dans certaines boutiques avec les machines et les ouvriers. 

Puis, vient le clou du spectacle, aller goûter des huîtres (kaki). Je n’en ai jamais mangé auparavant et c’est la spécialité ici. Par contre, on les cuit de toutes les manières mais ça se mange rarement cru. Je prends donc le combo : sur le grill, frites au panko (chapelure fine japonaise), Kakimeshi (cuites dans le bouillon, posée sur le riz) et marinée. Lorette prend la gratinée. Franchement tout est bon je suis surpris, cuite on dirait une moule un peu plus grosse. La version crue sera pour une autre fois. L’endroit se nomme Kakiya, que je recommande chaudement. J’ai dû payer 2600 yens (16-17 euros) pour un set entier, c’est rien du tout vu le produit et la qualité honnêtement. 

Huîtres grillées
Momiji Manju
Huîtres frites, en bouillon, marinée etc...

On part encore voir le coucher de soleil sur le Torii qui cette fois est entouré par la mer, et quel spectacle, on dirait une scène de film. Les rayons du soleil se reflétant sur la mer intérieure (Seto) et les ombres de la côte et l’île, un vrai banger. C’est beaucoup plus agréable avec moins de monde. 

Pagode
Lanternes, torii et la côte de Hiroshima au loin
Ok c'est magnifique
L'expert photographe

On se dit au revoir avec la ptite Lorette, qui a été une compagnonne de route éphémère super sympa. On échange nos contacts, j’ai hâte de suivre son aventure sur l’année sur Instagram, je lui souhaite de chouettes découvertes et de passer un super moment avant le grand bain de la vie active. Ciao le Garu 😉

Je prends encore le ferry mais je suis cuit, je vais directement aller me coucher, pas la force pour d’autres activités à part zoner autour de la gare pour tâter le terrain pour le repas de demain midi.  

Mon temps sur Hiroshima et les deux préfectures précédentes a été un bol d’air frais après les jours citadins entre Osaka et Kyoto, j’en garde un chaleureux souvenir malgré les quelques galères qui font partie du jeu.

Jour 55 Hiroshima à Shizuoka (Shizuoka) (Shinkansen + 18 km)

Pour démarrer cette journée sous le signe du déplacement ferroviaire, direction Eki Hiroba, LE spot okonomiyaki proche de la gare qui ouvre à 10h PILE. Je m’en rend compte malgré moi, je voulais prendre l’ascenseur qui ne m’emmène pas à l’étage souhaité avant l’horaire … On est quelques gus à attendre, puis, tout le monde sachant l’ouverture rentre en même temps dans l‘ascenseur, je suis donc les salary men en pause. 

L’étage est énorme, il y a au moins 10 enseignes différentes sur le même étage, je me demande bien ce qui les différencie à part les horaires d’ouverture et de fermeture. Je vais chez le plus connu et prends un okonomiyaki spécial (avec des crevettes et calamar et un œuf au plat en bonus). 

Je scrute les étapes de toute la préparation :

  1. D’abord on fait cuire une fine couche de pâte comme une crêpe
  2. On y met ensuite le chou et d’autres ingrédients.
  3. Puis on prend les nouilles, préalablement cuites à l’eau, grillées un peu d’un côté, on fait la même chose avec les tranches de lard
  4. Puis, on compose la petite tour d’ingrédients en fonction des toppings choisis (moi il y a donc ces St Jacques et l’oeuf).

Le cuisto est vraiment marrant, on voit que tous les gestes sont maîtrisés, ça doit faire des décennies qu’il fait ça.

On est d’abord que 5 et puis en même pas 20 minutes tous les sièges sont occupés. Je n’imagine pas le bordel que ca doit etre en heure de pointe a midi, mon dieu. Le cuistot me laisse ajouter la sauce à ma guise sans trop en mettre (contrairement à Osaka où c’était déjà bien fourni). Je pense peut être préférer celui d’Osaka après mûre réflexion mais ça ne se joue à rien et je déguste quand même. 

Le chef dans son oeuvre
Eki Hiroba et sa farandole à resto à Okonomi
Mon Okonomiyaki généreux

Ce n’est pas tout ça mais j’ai donc un train à prendre. Et cette fois-ci, je me débrouille comme un chef, mon trip m’a appris à savoir filouter en jouant avec les règles japonaises contrairement au premier jour (cf Prologue Jour 0 bis). C’est à dire prendre les choses avec confiance et préparer son coup, si il faut un peu s’ajuster aux règles, sans être un salopiaud bien sûr. 

Je démonte donc le vélo en avance (pour ne pas attirer l’attention) avec l’aide d’un monsieur. Je joue la confiance que mes dimensions passent (cette fois je n’enlève pas le porte bagage donc je passe avec mes supposés 3 cm de trop du début de l’aventure 😀 ) et les contrôleurs me font passer avec une porte gros bagages friendly. Je me sens être un vrai boss du game sur le coup. 20 minutes de démontage au lieu des 1h30 à Tokyo, je suis un beau gosse. 

Je prends le ticket seulement quand tout est réglé pour ne pas payer un ticket pour rien et je fais bien car j’aurais manqué celui de 11h43, ce sera donc celui de 12h03. Tout le transport jusqu’aux quais se fait sans accrocs, il y a même un ascenseur. J’ai de la chance que la gare soit plus petite aussi. Trouver le bon wagon reste toujours un challenge donc il faut bien se prévoir 20-30 minutes après le passage des portiques si on doit transporter tous ses bagages seul (avec aller-retour). 

Le sac mortuaire du vélo 😛

Bon je suis en place et let’s go Nagoya où je dois faire une rapide correspondance sur le même quai, je cours vite vite pour sortir le vélo puis récupérer le reste des bagages, EASY. J’arrive ensuite très rapidement sur Shizuoka (le shinkansen fuse), la ville la plus proche de Fujisan (et non pas Fujiyama, il faudrait un petit cours de japonais pour comprendre la nuance). 

Dès la sortie du train et le remontage du destrier, je peux apercevoir le géant volcanique. La sensation qu’il me nargue entre les bâtiments depuis ses hauteurs. Malgré ma fatigue, un souffle nouveau me gagne, me motivant à le rejoindre de plus près dès demain. Je pose ma tente dans un parc près de la plage (et je ne suis pas le seul) car la route ne m’accorde que peu d’autres options pour l’installer autre part. Ce n’est pas ma nuit la plus plaisante mais je me réconforte avec les prochaines qui seront, je l’espère, plus confortables.

L'ombre du Fuji pour m'accueillir

Jour 56 Shizuoka à Fujiyoshida (Yamanashi) (85 km)

Je me réveille aux aurores, je me rends aussi compte que plusieurs personnes marchent à côté de ma tente, je ne comprends pas. Puis, en sortant, la situation est plus claire, les pêcheurs matinaux sont de sortis avant le lever du soleil. Je me hâte pour admirer le lever avec la péninsule d’Izu faisant face au Mont Fuji, une vraie estampe se présente à moi. Je m’extasie suffisamment pour perdre du temps pour mon départ. Le mont Fuji est bien dégagé, sans aucun nuage et sans aucune trace de neige.

Colorisation du ciel sur la péninsule d'Izu
Soleil et Fuji à 5h du mat'

Le plat du début m’aide à grappiller rapidement les kilomètres jusqu’à la chute Shiraito. C’est une sorte de rideau d’eau qui donne de belles couleurs avec les reflets lumineux qui sont diffractés en arc-en-ciel. De là bas, on peut aussi apercevoir le Mont entre les arbres et les rochers, c’est très beau mais les nuages commencent à englober le sommet et me font peur pour la fin de journée. Si je ne peux admirer le bonhomme au coucher de soleil, je serais déçu mais bon, il faut continuer. 

Crevettes et Fuji
Fuji et tournesol
Cascades Shiraito et le volcan en fond

Je meurs de faim et me remplis le ventre avant une ascension prolongée sur une bonne vingtaine de kilomètres (je passe quand même du niveau de la mer à 1000 m d’altitude sur la journée). Il est 13h et je suis encore loin de Fujiyoshida, ma destination. 

Au sommet de mon trajet, on ne voit pas grand-chose, mais je passe à côté de la fameuse forêt des suicides Aokigahara. On sent l’opacité du lieu et que oui, ce n’est pas surprenant qu’elle soit choisie pour réaliser cet acte désespéré dans un lieu caché et proche d’une montagne sacrée pour ses derniers instants. Le silence est de mise même sur la route, ça rajoute un côté un peu terrifiant à la scène, j’en ai la chair de poule. 

Sommet de mon trajet à vélo
Crêpes sympas

Par la suite, je suis les rives des 2 principaux lacs autour du Mont. J’apprécie la sensation de tranquillité de la région. Je pars rapidement vers la pagode Chureito qui est bondée. On voit très vite que c’est LA PHOTO du Japon, celle que tout le monde a déjà vu, avec la pagode et les cerisiers donnant vue sur le Mont Fuji (tapez « visite Japon » et c’est la première photo que vous verrez). Je comprends que tout le monde s’entasse ici, la vue est imprenable sur ce colosse de magma froid et surtout les nuages sont partis YOUHOU. Ils ont même laissé place à une belle petite couche de neige qui donne à Fujisan son aspect si particulier que l’on connaît. Je suis trop content de pouvoir admirer ce sacré loustic en bonus d’un voyage déjà légendaire pour moi. 

Photo saturée avec le mont éclairé
Tourisme et beauté
LA FAMEUSE photo

C’est pas tout ça mais la nuit tombe et je n’ai toujours pas check-in. Je traverse donc la tranquille Fujiyoshida pour arriver à l’hostel. Le proprio me dit qu’il a vu un français à vélo traverser le Japon du Sud au Nord, il y a quelques temps, je suis mort de rire, on est tous cons pareil 😀 Le mec lui a même envoyé une lettre, c’est super chou, je devrais y penser pour les personnes les plus attachantes de mes voyages. 

Je vais ensuite me réconforter la panse à l’Izakaya Sakigake avec ses lumières rouges et un peu sombre, ça doit etre super pour un dîner en amoureux ici. Je prends différentes choses : une soupe/bouillon avec un tofu tout moelleux et doux, un yakitori au cœur de poulet pas mauvais, et des sashimis. Mamama les sashimis d’Hirame (Flet), Kanpachi et maquereau sont si savoureux. Je suis conquis par la cuisine jap c’est définitif. Je prends un Umeshu délicieux et rafraîchissant en accompagnement. 

Dango de dingo
Trop belle la bouche d'égoût
Tout était délicieux chez Sakigake

Je pars ensuite en contrebas de la ville vers la zone plus nocturne de cet endroit qui a déjà conquis mon cœur, je souhaite trouver un resto de Yakitori mais après 20 minutes de recherche intensive, il se trouve qu’il est fermé spécialement aujourd’hui. Je me rabats donc sur un autre qui est tout aussi mignon avec un jeune homme inarrêtable, entre servir les clients, les cocktails et cuire ses brochettes au charbon, le mec est une vraie pile. Je pense que c’est le Tobari mais mon esprit était troublé dans ma recherche pour en être certain. Je sens les alcools consommés me gagner l’esprit et me donne une agréable impression de flottement, le shochu de patate et le petit whisky Islay Storm m’accompagnent gentiment. Cela ne m’empêchera pas de déguster différentes brochettes originales : du foie, de la langue de bœuf (succulente), intestins de porc et un combo poulet et shiso qui aura marqué mon âme. Je veux du Shiso pour moi et cuisiner avec, ça a l’air d’être un condiment unique et imbattable pour étoffer le goût d’un produit. Mon ambiance pompette me met clairement à l’aise, cependant, je sais qu’une belle journée de visite et un lever aux aurores pour admirer le mont Fuji très tôt m’attendent, je dois donc me reposer un peu. 

Je m’endors avec un sourire parcourant les deux coins des zygomatiques 😛

Ruelles de Fujiyoshida
Les brochettes du bonheur tardif

Jour 57 Fujiyoshida à Otsuki (25 km)

Réveil difficile à 6h pour voir le soleil matinal frapper Fujisan d’une lumière éclatante. Quelle chance j’ai, le temps est super dégagé

Je passe rapidement au fameux Torii marquant le passage vers le monde des Dieux. J’admire de longues minutes et essai de prendre mon petit Milé en photo sur la route mais c’est pas facile avec le trafic, même à cette heure. Sauf que bon, je suis encore crevé de la veille donc retour dodo pour 1-2 heures. Et bien sûr, quand je ressors le Fujisan est couvert, j’ai donc bien fait de me lever.

Mon vaillant compagnon Milé et le doyen magmatique

Je pars visiter le fameux sanctuaire Kitaguchi Hongu Fuji Sengen Jinja qui est la première station pour démarrer un pèlerinage d’environ 10h sur le Mont. Même si aujourd’hui la majorité des gens y vont à partir de la cinquième station pour économiser du temps et de l’effort pour à peu près 6h de grimpette. La mysticité habite les lieux comme d’habitude. Au milieu de cette forêt intacte, les deux arbres millénaires nous accueillent vers les bâtiments principaux.

Kitaguchi Hongu Fuji Sengen Jinja
Le complexe
Le pin solide
Couleurs automnales

En descendant, je passe dans des magasins de second hand et de fabrication textile car la ville est (ou plutôt était et tente de la ramener) réputée pour sa fabrication de tissus de haute qualité. Je discute avec le propriétaire d’une usine, la Tenjin Factory. Ils importent le lin d’Europe (en particulier la Croatie) et fabriquent tout le reste ici. Il m’indique que la matière première vient rarement du Japon, ils n’ont pas beaucoup de ce genre de productions agricoles. Je prends une petite serviette en lin en guise de cadeau, on sent de suite la qualité. 

Plus au centre de la ville, je tombe sur un Self Thrift Shop, trop des barres. Comme pour certains restaurants, on commande en mettant de l’argent et en sélectionnant le prix de l’article que l’on prend et on peut partir comme ça, sans vendeur.

Costume pour enfants
Yoshida Udon
Self Service de seconde main

Je goûte les Yoshida Udon à la gare pour seulement 700 yens (même pas 5 euros), et je suis tout repus. Je finis mon séjour culinaire au Gekko Café avec une serveuse toute gentille et mimi. Je prends un cheesecake au potiron et un Ice Café Oré (Café au lait, dit à la japonaise haha). Je lui achète 1 cadeau à ramener à la maison et elle m’offre quelques petits gâteaux. Pour finir, elle me fait même un câlin, je suis trop content c’est dingue 😀 

Au Gekko Café
Notes, café et douceur

Avant de quitter définitivement ce havre de paix personnel, je visite encore le temple des chevaux pour récupérer un dernier cadeau pour le bébé de ma cousine. Le soleil commence déjà à se coucher, je n’atteindrais donc que la ville d’Otsuki. Je devrais faire une grosse distance pour atteindre Tokyo demain, avec Halloween qui approche, les prix et les disponibilités des logements, même à Tokyo sont assez folles. Il faudra que je me décide sagement demain. Bon, j’espérais ne plus avoir à déballer la tente, mais bon c’est ainsi, on va célébrer cette der’ des der’ dans un parc sympathique.

Dernier coup d'oeil à Fujiyoshida
Temple aux chevaux

Jour 58 Otsuki à Tokyo (Tokyo) FIN vélo

Surprise au réveil, un jeune gus a posé sa tente pas loin et a aussi fait un voyage en vélo, c’est fou ces rencontres improbables. On prend une photo, on discute de nos deux voyages et déjà le temps nous ramène à nos objectifs respectifs de retour du jour (il retourne sur Yokohama et moi à Tokyo, ça va on a plus qu’un jour tous les deux).

La route consistera principalement à de la descente vers le niveau d’altitude proche de 0 et du plat mais bien sûr, il faut une ou deux montées pour m’achever. Je sens mon corps qui me réclame un arrêt complet de vélo intensif. Avec les prix fous sur Tokyo, je check Booking à chaque pause, voir si une offre plus acceptable se libère. Je pars sur un shotgun à 45 euros dans une auberge un peu funky, c’est déjà mieux que certaines à 80 ou plus, ce qui serait de la folie pour une nuit en dortoir. 

Je passe par le pont de Saruhashi puis atteint rapidement les extérieurs du grand Tokyo.

Entre voyageurs cyclistes
Pont, automne et rochers

S’ensuivent d’interminables kilomètres, 40 au total, pour atteindre le centre ville et mon auberge. Certaines rues sont plus tranquilles que d’autres mais vraiment, les voitures, les feux, la nuit qui tombe etc… tout est là pour m’extenuer sur ces derniers kilomètres. J’ai hâte de lâcher un peu le vélo et de me balader en toute tranquillité. 

Arrivée à 19h, je suis lessivé pour déposer mes affaires à l’auberge. Je sors voir la Tokyo Sky Tree de nuit et mange un ramen noirs (pas ouf ouf, ça goûte le brûlé) et directement me coucher. 

Je profiterai de Tokyo à partir de demain. Je débute ma planification de choses à voir / faire avant de rentrer mais c’est compliqué, j’ai près de 70 points à voir sur ma carte 😀 Si j’arrive à en sélectionner seulement 40, ce serait pas mal. 

Étant toujours la tête dans la découverte, la visite et la planification, je ne réalise pas encore que mon vrai trip à vélo est tout bonnement terminé. Je pense que les 2 derniers jours avant le départ, lorsque j’aurais vraiment le temps de digérer l’information, seront le tournant pour réaliser le chemin parcouru. 

En tout cas, je suis heureux d’être passé dans la région du Mont Fuji avant une fin centrée sur la vie en mégalopole.

RDV au prochain et dernier épisode de contemplation de Tokyo et préparation du retour en France.

Toilettes funky
La magnifique Tokyo SkyTree

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