Départ 9h30 : petit-déj sympa à côté de l’auberge. Je vais enfin voir le majestueux château de Schönbrunn.
Interlude Historique Autriche/Saint-Empire et Château de Schönbrunn
Construit en 1700, le château a accueilli / hébergé tous les empereurs du Saint Empire jusqu’en 1806 puis jusqu’en 1918 pour l’Empire Austro-Hongrois (Napi est passé par là, et remettre un peu d’ordre haha). Il est construit juste après le départ définitif des Ottomans (après leur seconde campagne pour conquérir l’Europe de l’Ouest par Vienne) en 1683 marquant aussi la reconquête de la Hongrie à l’époque. Marie-Thérèse fait ensuite refaire tout le bins en style rococo (le style actuel).
On voit différentes salles à la suite, la première étant l’aide de camp où l’Empereur travaillait. Puis, la salle de garde avec un beau poêle en faïence. On rentre ensuite dans la grande salle de billard où sont célébrées des festivités comme les 100 ans du château.
Franz Joseph, le petit-fils de Marie-Thérèse, est un des derniers empereurs, il le devient à 18 ans. Il travaillait à partir de 5h du matin et était un acharné dans un environnement très sobre et pieux comme l’attestent ses quartiers. Il était éperdument amoureux de la célèbre Sissi même si cela n’était pas vraiment réciproque. Raison pour laquelle elle voyageait beaucoup et jouait de sa beauté.
Dans les prochaines pièces, l’on peut voir des tableaux comme celui de Marie-Antoinette en tenue de chasse. Elle qui n’était peu appréciée par Marie-Thérèse, elle est envoyée être mariée à Louis XVI pour calmer les tensions entre les 2 puissances de l’époque.
Dans la salle à manger, on servait des repas français pour les grandes occasions et des repas viennois pour celles plus habituelles.
Puis, arrive la majestueuse salle des glaces, celle où Mozart a joué à à peine 6 ans et aurait, semble t-il, sauté sur les cuisses de Marie-Thérèse. Toutes les filles de Marie-Thérèse ont été mariées de force pour des enjeux politiques excepté une qui était sa préférée et a pu vivre l’amour de sa vie.
La grande Galerie : d’impressionnantes fresques sont peintes sur le plafond. Au centre, ce sont Marie-Thérèse et François 1er (l’autrichien bien-sûr) entouré par des allégories des territoires qu’ils gouvernent. J’y reconnais les armoiries hongroises par exemple.
La salle des festivités est grandiose avec un beau tableau du mariage du fils de Marie-Thérèse, Joseph avec un cortège de carrosses représentant toutes les contrées d’Europe. Mozart est sur la peinture mais cela est anachronique. Il a été rajouté plus tard. Les détails de cette œuvre sont merveilleux.
L’on pénètre ensuite dans plusieurs pièces avec des inspirations et œuvres asiatiques. Lorsque Napoléon arrive dans les parages (1805-1809), il crèche dans la pièce qui était celle de Marie-Thérèse. Quand la France chute avec Napoléon, sa femme Marie-Louise va au duché de Parme mais laisse le fils, l’aiglon, là bas qui décèdera à 21 ans (peut-être pour éviter un retour de conquérant de la famille Bonaparte).
Pour terminer, le salon du million aux lambris en bois de rose est sublime avec des pièces très rares et magnifiques.
On peut ensuite profiter des jardins à l’arrière du château. Bon, fin septembre les plantes ne sont plus aussi chatoyantes mais ça reste plaisant, la montée jusqu’à la Gloriette et la vue depuis ses hauteurs sont toutes aussi agréables. Il y a même un petit labyrinthe sympa avec quelques activités pour les enfants.
Après cette sortie historique sur le passé récent du pays, je vais au très exotique Naschmarkt (pleins de produits et épices de contrées orientales mais aussi des produits plus locaux).
Lorsque mon nez est empli de senteurs variés, le centre n’est plus qu’à quelques pas de là. Je vois donc rapidement le monument principal le Stephansdom, qui semble très beau… Problème ? C’est que la rénovation est en place et il semblerait que Audi en soit le sponsor vu les MEGA pubs qui sont accrochées sur les échafaudages. Yes, trop bien…
Je vais ensuite me délecter d’un succulent Kaiserschmarnn au célèbre Café Central sans même faire trop de queue. Merci Maman pour la recommandation insistante, ça en valait la peine 😉
La fin de soirée se solde par une sortie délicate en boîte dansante même si bon, la musique Latino n’est pas vraiment ma tasse de thé.
Go dodo.
Stephansdom avec sa jolie sponso automobile
Jour 58 Vienne Pause 2
Aujourd’hui, je pars visiter le quartier des musées et la vieille ville plus en détail, qui m’offrent une belle petite balade pour toute la journée. Je me prends un petit bowl de bobo très bon en guise de petit-déj et prends le temps de peaufiner mes notes des derniers jours (celles que vous lisez en ce moment même). Je questionne les serveurs vers quel restaurant me tourner pour les meilleurs Wienerschnitzel de la ville, je prends note pour le repas du soir.
Ensuite, je me tourne vers le quartier de Hundertwasser, un artiste viennois éponymes pour son sens aigü des couleurs et formes alambiquées. Je passe d’abord par sa maison puis le musée. On sent très vite que Monsieur Cent Eaux (initialement Stowasser, il change pour Hundertwasser, Sto signifiant Cent en russe) était spécial et n’aimait pas trop l’ordre. Il n’y a rien de droit dans ses créations qu’elles soient purement artistiques ou architecturales.
N’ayant pas vu la règle de ne prendre aucune photo et personne ne m’ayant rien dit j’ai donc pris quelques clichés que je me garderais de (trop) partager.
On peut voir plusieurs de ses œuvres, certaines m’attirent vraiment plus que d’autres. On en apprend pas mal sur l’histoire de l’artiste comme son amour et désamour pour Vienne car trop structurée pour lui mais il vient d’ici et ne peut le renier. Il est plus un amoureux de la nature et c’est pour ça qu’il a demandé à être enterré en Nouvelle Zélande sous un arbre au milieu de rien, une contrée qu’il a particulièrement appréciée au cours de sa vie. Mon moment préféré aura été de lire sa citation sur le regard qu’il faut porter sur son passé : Wer die Vergangenheit nicht ehrt, verliert die Zukunft. Wer seine Wurzeln vernichtet, kann nicht wachsen. (Traduction : Si l’on n’honore pas le passé, nous perdons notre futur. Si nous détruisons nos racines, nous ne pouvons grandir.). M’identifiant beaucoup à ces mots, cela m’a donné des frissons.
Ma journée se termine tranquillement avec ce fameux Wienerschnitzel en ville et du repos pour attaquer la journée de pédalage le long du Danube pour le lendemain. Bonne dégustation mais l’impression de perdre mon goût… le Covid rode peut-être… Go dodo.
Jour 59 Vienne à Entre Krems an der Donau et Melk (115 km)
Petite frayeur du matin, mettre ses clés de cadenas dans un autre endroit que l’habituel, très mauvaise idée. Après plusieurs minutes de panique, je les retrouve et peut continuer mon aventure si tant est que je les conserve toujours à la même place.
Départ 11h : vers le Prater de Vienne. C’est une foire qui dure toute l’année et qui est relativement grande avec pleins d’attractions et stands pour manger, l’entrée étant gratuite, c’est sympathique.
Je ne sors de Vienne que vers 12h30 pour plus de 100 km de prévu, ça va piquer, j’espère que le vent sera avec moi. J’arrive proche de Krems en me donnant à fond jusqu’à la nuit tombée. J’ai juste eu une petite pause pour déguster une Mohnkuchen (gâteau au pavot) avec de la chantilly et une sauce au chocolat. Les vues depuis le Danube sur les châteaux et la région viticole de l’Autriche étaient très sympa malgré l’objectif de performance du jour.
Je me trouve en express une petite cachette pour camper en hauteur à l’écart des maisons, sachant que le pays n’est pas le plus camping sauvage friendly (culture germanique oblige, on aime l’ordre par ici).
Jour 60 Entre Krems an der Donau et Melk à Linz (105 km)
Le réveil se fait avec une pluie (non) bienvenue. Le rangement est d’autant plus compliqué lorsque l’on doit tout ranger/replier à l’intérieur de la tente mais aussi juste replier la tente trempée en elle-même, il faudra la laisser sécher à un moment.
Je me prends un super petit-déj à Melk (une très bonne Kardinal Schnitte) qui est une ville très très jolie, je recommande fort. Aujourd’hui j’aurais souhaité trouver un spot accueillant sur Warmshower vers Linz mais au final je n’obtiendrais aucune réponse d’hôtes et il va donc falloir encore camper.
Je décide de m’arrêter avant Linz et de la visiter demain matin pour goûter les Linzertorte typiques de la ville. Je ne ferais rien de spécial dans la journée finissant mes restes pour le diner. La tente pourra sécher pendant la nuit au moins. Le seul fait notoire étant de remarquer que les armatures de la tente commencent à fissurer… excellent … Je rajoute les 2 soutiens de réparation, que fournissent Décathlon, sur les morceaux les plus atteints. Pour les autres, je mets juste un peu de scotch gris qui je l’espère fera le travail pour les conserver dans un état correct jusqu’au bout.
Jour 61 Linz à Ebensee (85 km)
Visite de Linz puis direction Hallstatt en full speed. J’espère goûter leur Linzertorte (tarte Linz) car je souhaite comparer leur style originel aux Lenzatàrta (dit à l’alsacienne) de ma Mamema (grand-mère) et de ma Maman pour voir ce qui se fait de mieux.
D’abord chez Orla qui a plus de pâte et est un peu plus sèche, puis chez kuk Bäckerei qui est plus humide et sucrée. Elles étaient très bonnes pas de soucis, mais je ferais quand même gagner la version alsacienne spécifique des rues de Hagenthal-le-haut 😉
Je vais ensuite au Mariendom qui peut offrir des retraites pour s’isoler pendant plusieurs jours/semaines dans une pièce en hauteur. Puis, j’arrive au Schlossberg, qui offre une belle vue sur la ville et une maquette de la ville en 1800. On reconnaît la partie vieille ville historique, puis la nouvelle ville et pour finir au loin, les zones bien industrielles avec de grosses cheminées fumantes en contrebas du Danube.
Le centre ville est très beau avec la colonne de la trinité caractéristique de n’importe quelle ville catho austro-hongroise. Ils ont aussi beaucoup de musées ici, celui que j’ai raté serait celui où l’on passe de toit en toit pour faire une visite mais bon, une prochaine fois peut être.
Départ 12h : Je mange sur le pouce en express sur Wels qui est aussi une charmante petite cité. Plus je traverse la riche Autriche, plus j’apprécie les maisons couleurs pastels et leurs moulures autour des fenêtres et dans les 4 coins de la maison. Ça me donnerait presque envie de faire la même chose pour une future maison personnelle 🙂 J’arrive ensuite dans la région des lacs avec la ville de Gmunden, ça semble vraiment très paisible ici.
Je termine mon périple du jour sur Ebensee en arrivant pour un deuxième Warmshower réussi et quelle réception ! Ruth (l’hôte) et Uma sa chienne m’accueillent chaleureusement dans leur grande maison (prévue pour 5, le mari est parti quelques jours pour le travail en Allemagne et les enfants font des études ou sont partis vivre à l’étranger). On échange de très bons conseils sur les visites aux alentours et même pour la Bavière (comme le château de Herrenchiemsee) autour d’une bonne bière. A ma grande surprise, elle me propose de faire couler de l’eau chaude dans un bain extérieur et chauffer le sauna pour que je puisse me ressourcer des derniers jours à fort kilomètres, je ne peux évidemment pas refuser ! MAIS QUEL PIED ! Comme dirait Thierry Roland : “après avoir vu (fait) ça, on peut mourir tranquille”. Je confirme mon Thierry. Je n’ai pas de mots pour la remercier assez de cette attention et même pour l’excellent repas. Je resterai deux nuits car je vais aller sur Hallstatt en train demain et revenir pour la nuit pour ensuite démarrer vers Bad Ischl et Salzburg. Ca m’évitera des détours cyclables contraignants.
Jour 62 Ebensee / Hallstatt Pause
Réveil tard, en même temps en voyant ce mauvais temps, ma motivation est faible. Je veux quand même voir Halstatt et le sommet d’un pic du coin. Au final le sommet est fermé (5 Fingers) à cause de ce même mauvais temps. Je vais donc faire les grottes de glace par le télécabine à 37 euros.
Visite de la grotte, les infos du guide sont assez sympa :
La grotte fait 800m de profondeur, les ours y venaient se nourrir et hiberner auparavant.
Le calcaire du massif du Dachstein est très poreux avec 300m de pierre au-dessus de notre tête. Les structures de glace se forment lorsque l’eau fondue de la neige coule, se refroidit et gèle instantanément à l’intérieur de la structure. Cependant, quand un été humide arrive, c’est le plus dangereux pour la conservation de ses glaces. L’eau est trop chaude pour se geler rapidement et peut affecter les structures présentes comme les faire fondre petit à petit. Un été chaud et sec n’est par exemple pas un problème car l’intérieur est en général bien protégé de l’air chaud.
Une forme de glace spécifique à drastiquement changée depuis sa découverte, elle faisait 3 mètres initialement et maintenant 9m, chaque année la forme peut se transformer, cette année c’est cocasse on dirait un bon vieux format d’organe sexuel 😀
On arrive dans la zone appelée Parcival Dom. On nous dit que c’est une pièce où des concerts de classique ont déjà eu lieu grâce à la superbe acoustique de son intérieur. On nous fait même écouter 1-2 morceaux pour en avoir une légère idée, c’est clair que ça envoie du paté.
On peut également entendre l’eau se faufiler au travers des pierres. Habituellement l’eau pénétrant sous forme liquide à la surface met 2 jours à atteindre les zones de la grotte. En 1910 le lieu est découvert, et l’entrée pour les aventuriers est finalement notre sortie. C’était le seul accès à ce moment. On a pu faire 550 marches en descente et en montée dans cette galerie très impressionnante, les cuisses ont pu travailler malgré la pause.
Puis, je me dirige rapidement sur Hallstatt. La connexion entre les endroits n’est pas super fiable et indiquée, je me tape donc plus d’une heure de marche pour atteindre le spot à touriste du coin (surtout les chinois). Je suis chanceux je visite pendant le covid et avec le mauvais temps en prime c’est vraiment peu peuplé je peux me balader tranquillement 🙂
On voit que c’est un village à spot Instagram, les points d’intérêts sont super photogéniques, je recommande.
Le temps de prendre un dessert et un café, c’est déjà l’heure de rentrer et de se faire une petite frayeur sous la flotte avec des plannings de bus encore une fois peu fiables et des stations situées hors de la ville.
Bref, j’arrive à être de retour et à croiser un ami de la famille, Thomas. On parle des élections pour la mairie de Vienne, de châteaux en Bavière ou aussi que le territoire de Ebensee est plus grand que la superficie de Paris intra muros. On se tape un bon délire lorsque je parle de visiter le Neuschwanstein en prononçant “Neuschweinstein” (passer du château du cygne à celui du cochon, c’est assez cocasse haha).
Ruth m’explique ensuite son ressenti sur l’Autriche, que les inégalités y sont faibles (peut être un peu à l’école), elle aime les protestations écolo (mettre des piscines en plastique sur la route ou des canapés sur les places de parking :D). On me fait comprendre que Vienne a toujours été de gauche depuis l’instauration de la République qu’importe les gouvernements successifs, même sous le régime nazi.
Après ces discussions riches en info, je prends une bonne petite douche, une lessive puis au lit.
Jour 63 Ebensee à Salzburg (80 km)
Réveil 7h30 pour une bien grosse journée. Je rencontre Herbert, le mari de Ruth qui me montre sa collection ENORME de vélo qu’il s’amuse à réparer dans son garage. Le duo est super cool, ils font une belle paire. Il est chill en peignoir et me dit qu’il ne travaille plus que 3 jours dans la semaine en étant freelance avec un ami. Ils fournissent des outils médicaux automatisés à des labo. On se partage un dernier bon petit-déj en discutant de l’avenir, de politique etc… Je vois qu’il est un peu moins babos que sa femme 😛
Il est maintenant temps pour moi d’y aller… Je donne donc mes plus gros remerciements à Ruth (avec le fameux billet du partage de bonne expérience) et go faire des courses.
Départ 11h50 : J’arrive rapidement sur Bad Ischl, la ville favorite de l’empereur Franz Jozef, vraiment sympa pour y passer une demi-journée. Je passe ensuite sur Sankt Gilgen au bord du Wolfgangsee (on se demande pourquoi se nom 😉 ).
Puis, la montée est très compliquée en serpentin avec le ventre rempli d’un second Kaiserschmarrn. Pour finir, j’arrive sur Salzbourg en faisant une visite nocturne rapide avant de la voir de jour demain. Il n’y a vraiment personne dans les rues, c’était assez perturbant.
La dernière semaine se profile pour bombarder la Bavière et la Suisse et enfin arriver à la maison (le mental et le physique commencent à s’user avec le temps qui devient plus rude, j’ai hâte).
RDV au prochain numéro pour le grand final.