Semaine 2 Découverte de la Dalmatie

by lebaroudeurdelest.com

Visite de l’archipel Kornati pour la journée en se réservant une sortie en bateau avec un groupe repas compris (~45 €)

Le paysage de ces îles ressemble étrangement aux montagnes à 800m d’altitude rencontrées il y a deux jours plus dans les terres, avec la mer autour, c’est somptueux. L’aspect très rocailleux, les petits arbustes et les terres sèches rappellent bien qu’on est très au Sud de l’Europe. Avec le groupe du bateau, on visite une chapelle datant du 6ème siècle au style byzantin et réhabilitée au 17ème. En hauteur de l’île principale, on découvre un vieil édifice et un superbe papillon qui ressemblerait presque à une raie manta. S’ensuit la visite d’une crique privée avec multiples autres bateaux qui y mouillent pour faire plonger les touristes. On y apprécie tous la découverte de ssuperbes poissons et coquillages. On aperçoit une île avec une croix en hommage aux pompiers décédés lors d’incendies survenus au début des années 2000. 

Un bon repas pour finir avec une famille hongroise d’origine asiatique, ils me rendent confus avec une de leur pratique. Le vin n’étant pas à leur goût, ils le mélangent avec du coca, je ne savais que dire ou penser, juste ne pas les laisser me fournir ce mélange pour le moins douteux. Ils me disent que c’est commun chez eux avec des vins bas de gamme. 

Retour vers la ville pour une soirée de repos tranquille avant le départ du lendemain.

Le papillon raie manta de couleur
Hauteurs de l'Archipel
L'archipel Kornati

Jour 9 Zadar à Roški Slap (110 km)

Départ 10h45 : Je quitte Zadar et vise un point spécifique de la rivière de Krka pour patauger gratuitement.

Je retrouve beaucoup de zones désertes et tombe sur un tag d’un militaire avec écrit Oluja 95. Après quelques recherches, je vois que la zone proche de la Bosnie a été fuit par les minorités serbes au cours de cette opération Oluja (signifiant “tempête”) de 1995. Elle menaçait les serbes de la région et ils ont préféré fuir avant de potentielles conséquences dramatiques. Un exode massif de 100 à 200 milles personnes et des centaines de décès en résultent. Je comprends donc mieux ce que j’ai pu voir en quittant Plitviče et les zones abandonnées (cf Semaine 1 Plitviče Jour 6). Ce sont donc des Serbes qui ont laissé leurs maisons derrière eux et maintenant que la paix est revenue, ils s’occupent de quelques vestiges, comme les tombes et les églises. Je vois aussi des écoles vides avec des réfectoires et salles de classe en ruine. Une vraie pause dans le temps où tout semble figé malgré les décombres, une vraie claque d’une réalité pas encore si ancienne. On peut ressentir que la vie active s’est arrêtée du jour au lendemain par ici. 

Oluja / Tempête
Ruines à la frontière bosnienne

En poursuivant ma route, je trouve le point indiqué par le couple Christophe et Claire, pourtant il est écrit baignade interdite :/ J’hésite à braver l’interdit, puis, quelques mètres plus bas, je rencontre un couple d’allemands de Regensburg profitant d’un petit spot en amont d’une cascade. Je passe donc le pas et en profite aussi. La cascade en contrebas fait 18m de haut, c’est super impressionnant de se baigner juste au dessus et si paisible. L’impression que le temps s’est arrêté. 

Ensuite, je me dépêche pour atteindre le restaurant pieds dans l’eau mais dans la précipitation, je me casse la figure. Petite chute avec des éraflures sur les paumes … Tenir le guidon sera une partie de plaisir dans les prochaines semaines … Le resto sera donc pour demain.

Bonus : l’allemand rencontré m’a décrit les allemands comme des gens avec un “Stock im Arsch” (littéralement avec un “bâton dans le c*l” hahahaha). Traduction : ils seraient un peu ennuyeux et coincés dans leurs choix et styles de vie. Je confirme mais qu’en partie seulement 😛

L'école ruinée
Pataugeoire et cascade

Jour 10 Roški Slap à Šibenik (80 km)

Départ 9h30 : direction Roški slap en contrebas 30 min de vélo. Je récupère un billet d’entrée au tarif étudiant en indiquant que je n’ai pas ma carte avec moi mais promis je suis étudiant (que je ne suis plus depuis un an, quel arnaqueur LOL). La zone est apaisante mais moins impressionnante que la veille. Le meilleur d’ici c’est bien le resto pieds dans l’eau (Seosko Domacinstvo Kristijan) et les derniers moments avec mes compères Bretons sur leur chemin de retour ! Le vin offert, on se prend 3 bières, un énorme plateau de charcut’, de la salade de concombres olives et tomates bien fraîches et des fromages de chèvres et de vaches, MIAM c’était exquis.

Nous avons encore de belles petites discussions sympa et pleines de rires mais notre aventure à 3 prend maintenant fin. En espérant partager un Chouchen ensemble dans le futur. 

Je me dirige à présent vers Šibenik. Avec le ventre plein, les grimpettes se font ressentir. J’arrive timidement, sirotant une limonade et dégustant une glace aux alentours. Je passe devant la célèbre cathédrale catholique de Šibenik à la nuit tombée. Détail important, elle est couverte de visages de bourgeois et nobles qui n’ont pas voulu subventionner le projet, drôle de souvenir en “remerciement” 😀 Je dois encore une fois chercher un spot pour camper dans le noir en bord de route ce qui est toujours une idée peu clairvoyante.

Note : se faire frôler par une voiture à 20cm, ça fait clairement flipper.

Repas de seigneur
Têtes sculptées à Šibenik, la moquerie au top
Avec les copaings Bretons les pieds dans l'eau

Jour 11 Šibenik à Split (70 km)

Départ 9h : J’appelle l’ambassade, période de Covid oblige, je me renseigne sur la possibilité de passer la frontière vers le Monténégro puis vers la Serbie, fort heureusement on me donne le feu vert. Pour traverser la Hongrie, on verra plus tard. 

Sur la route vers Split, je m’arrête pour manger près de Trogir, une sorte de restoroute très bon à 40 kunas (6 ) l’entrée, plat et dessert, le kiffe.

Arrivant sur Split, je rencontre 2 jeunes françaises Fanny et Alice (qui connait Ensisheim en Alsace LOL) dans ma chambre de l’auberge. Après m’être installé, je me dirige vers le parc Marjan avec une vue sublime sur la ville et les îles alentours. La montée à pied n’est pas de tout repos dis donc, je n’ai décidément plus l’habitude de marcher. 

Le soir venu, je sors au bar et vois que les normes Covid ne sont pas vraiment respectées avec la promiscuité. Il y a énormément d’Anglais en ville, normal, la Croatie est un des seuls pays qui leur ouvre leurs portes ayant réduit ses restrictions pour sauver son économie basée majoritairement sur le tourisme. 

Je vais dans un autre bar (Roof 68, tmtc le 68 meilleur département de France) et je rencontre un super DJ, Piro de son prénom, en le questionnant sur son style et ses transitions. Il me dit qu’il a un ami qui démarrait justement un tour du monde à vélo mais l’a stoppé à cause de l’épidémie, dommage … Il me conseille l’île de Korčula pour faire la fête mais aussi un festival, autour du 1er mai qu’il organise entre le parc Marjan et le stade du Hajduk Split (→ à faire un jour). Il est super sympa et m’offre une Budweiser (bière tchèque), on reconnait les vrais potes ! Puis, go dodo pour une journée de pause tranquille en ville demain.

Le Parc Marjan en hauteur donnant sur les îles autour de Split
Avec le Piro DJ
La pétanque croate un peu cheloue
Stade du Hajduk Split et ses tags

Jour 12 Split Pause​

Repos sur Split, je visite la vieille ville. Je me trouve un bon petit café pour le petit-déjeuner à côté de l’hostel. Je flâne à mort pour la première fois du voyage, je vois le palais de Dioclétien, empereur romain de la région. Il l’est devenu au mérite militaire et non pas grâce au statut. C’est celui qui a instauré la séparation des pouvoirs pour décentraliser les décisions de l’empire (initiant la lente séparation entre la Rome occidentale et celle orientale).

En me posant sur un banc, je rencontre Ante, un ancien d’environ 70 ans. Il a longtemps travaillé à Berlin avec des machines et des turbines, on se parle donc en allemand. C’est un monsieur très savant qui lit beaucoup. Il me cite Einstein, Kant etc… Il se veut pacifiste mais avec des politiques menées par les jeunes qui se doivent de protester pour améliorer leur situation. On discute de milles sujets, sa vue sur la Yougoslavie (il craint mon idée de passer en Serbie en vélo, ce qui m’effraie un peu, il me dit que la Serbie aurait profité de la dynamique croate de l’époque etc…), sur Tito qu’il ne porte pas en son coeur, son adoration pour l’Allemagne et la France ou bien sa croyance en tant qu’orthodoxe (surprenant alors que ce sont plutôt les serbes qui sont orthodoxes). Petit sujet marrant, il m’explique qu’il ne comprend pas les jeunes qui se mettent en danger pour faire des sports extrêmes, ça se défend mais bon, mon trip n’est pas non plus malin niveau sécurité, je ne suis donc pas le mieux placé pour acquiescer 😀

Je me délecte ensuite d’un Ćevapi dans son pain et de me dorer la pilule sur la plage, pour finalement profiter de doux dessserts et une limonade à côté de mon auberge avant de me coucher.

Palais de Dioclétien
Avec le sage Ante
Les sous-sols de la ville (décor de Games of Thrones)
Flânerie sur la plage

Jour 13 Split à Trpanj (135 km)

Départ 10h30 : Direction Trpanj et son ferry pour aller sur la partie très au Sud du pays en esquivant la Bosnie (je ne veux pas tenter la traversée de frontière pour 15km de ce, je n’en doute pas, beau pays que je visiterais une prochaine fois).

Première vraie journée sans visiter quoi que ce soit et uniquement viser la performance. Je ne peux louper le dernier Ferry de la journée. À 13h, je me rends compte que je ne pourrais que viser le dernier de la journée à 18h30. Mon temps est compté et avec des pauses très raccourcies et des heures d’efforts, j’obtiens mon billet à la dernière minute. Je suis lessivé et n’ai plus d’eau mais peux me ravitailler en express dans un cimetière avant la nuit. Et comme à mon habitude, je campe dans la pampa en toute discrétion.

Ferry vers Trpanj
Vues adriatiques sur le bras de Terre du Sud de la Croatie

Jour 14 Trpanj à Ston (60 km)

Départ 10h45 : direction Prapratno pour tenter de voir l’île de Mljet et ses figues et son miel. 

Sur le chemin, la vue depuis la presqu’île de Pelješac est WAOUW, la descente avec des gros tout droits / tout schuss est d’autant plus satisfaisante avec la vue.

Descente incroyable sur la côte

Je vais me reposer sur la plage de Žuljana le midi, accompagné d’une petite salade concoctée par mes propres soins. Je n’ai plus d’eau et ma technique cimetières est infructueuse, 2 sans fontaine pour m’approvisionner. Je commence à m’inquiéter quand soudain, un parc à enfants se révèle à moi et me sauve les miches et le gosier. J’arrive ensuite pleine balle sur Prapratno pour me rendre compte qu’en fait il n’y a rien à voir à part le ferry. Après mûre réflexion sur mon trip et une discussion avec la dame du port, je me dis qu’il vaut mieux reporter cette visite à une autre fois, à la prochaine Mljet ! La remontée de 10% n’est pas très cool, un COUREUR me dépasse (en baskets oui oui), la fierté en prend un sérieux coup 😀 

Arrivé à Ston, j’apprécie les fortifications sur la colline. J’apprends qu’une fois par an, un marathon y passe, faut être fou pour grimper ça. Le resto n’est pas génial mais le spot camping du jour sous un Olivier et à l’ombre pour la matinée va me faire le plus grand bien 🙂

Prochaines aventures prévues pour la semaine 3.

La Muraille de Ston

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2 commentaires:

Vadz 29 octobre 2024 - 6h58

Merci DJ Piro qui a bon gout ! Mais quand est ce qu’on le voit a Tomorrow Land !? Et pourquoi préciser que la bière est Tchèque ? Aucunes autres possibilités existes ou alors ce sont que des pales copies ;p

Répondre:
Flo du Baroudeur de l'EST 1 novembre 2024 - 20h17

Le bro sûr ne pouvait qu’avoir bon goût ! On suivra lesz line up si un Piro pop au festoche haha.

Rah l’homonyme de l’autre côté de l’Atlantique n’arrive même pas au talon de sa conseur tchèque. N’en déplaise aux amerloques.
L’Ozujsko croate étant une alternative correcte pour une dégustation plus locale.

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