Réveil 6h45 (WOW l’exploit). Je commence même à avoir un peu froid. J’arrive pour le déjeuner à Subotica avec un sale vent de face toute la matinée. Très beau petit centre ville et une jolie synagogue. On sent la Hongrie juste à côté. Le serveur me rassure me disant que passer la frontière pour la Hongrie il n’y a aucun souci. Ca me rassure pour les prochains jours.
Pour arriver à temps pour mon rendez-vous / hôte du soir, je bombarde sur le plat à un bon 25 km/h de moyenne sur 50 km avec mes sacoches c’est pas mal comme perf.
Mon hôte n’est pas directe dispo, elle me fait accueillir par une jeune amie, Larisa sur Sombor. Elle m’emmène dans un bon resto à la serbe et me dit qu’elle a 19 ans, au début je ne la crois pas car elle fait bien plus mature au niveau des sujets que l’on a discuté et de ses projets de biologie marine à Split.
Ensuite on va vers un Pub (Aquarium) où je rencontre finalement Alexandra toute contente de me trouver, ça fait plaisir. Elle est prof d’anglais dans le privé et devait préparer sa salle de classe pour la rentrée. Elle aime beaucoup les sorties vélo, elle partage son combat pour ne pas couper les arbres le long des routes et comment le vélo est important à Sombor. Je peux confirmer qu’en Serbie peu de gens font du vélo, à part Sombor et Novi Sad où j’en ai vu la promotion et bien plus de pistes cyclables qu’auparavant. Demain, on ira à 3 faire du canoë puis au resto avec le cousin d’Alexandra qui rentre d’Abu Dhabi. Quelques verres de vin dans le nez, je ne comprends toujours pas qu’on mette des glaçons dans son rosé mais bon j’accepte et je m’adapte. On rentre à son appart profiter du balcon et des bonnes herbes 🙂 c’est très cosy. AH et j’oubliais les deux filles font de la plongée + du vélo dans le même club, cela explique leur complicité malgré bien plus de 10 ans d’écarts.
Jour 44 Sombor Pause
2ème jour sur Sombor.
Réveil 10h pour faire du Canoë avec les poulettes sur le canal du coin, super calme et très agréable pour une petite session de quelques kilomètres aller retour. On profite d’un super beau temps et d’une ambiance très apaisante pour se ressourcer.
Je vais seul prendre un ice café glacé ensuite. Je rencontre Boris et Dubravka, le cousin de Alexandra et sa femme qui attendent un enfant. Il est photographe (studio) et elle stewardess. Ils reviennent en Serbie après 7 ans de vie aux EAU, c’est un sacré temps d’expatriation chez nos amis du Moyen-Orient dis donc. Le courant passe bien, ils sont supers sympas. Vient le temps de se dire au revoir et avec Alexandra, on rentre à l’appart.
Je me ferais ma soirée solo en ville car Alexandra a un anniversaire de son côté, ce qui n’est pas plus mal pour organiser le départ du lendemain. Les deux beaux jours sur place étaient supers et l’accueil très chaleureux et j’en suis très reconnaissant. Pour le coup, je vais laisser un petit mot à mon hôte. Ce que j’aimerais continuer de faire si on m’accueille chaleureusement dans les prochaines semaines. Je cuisine un petit porc au caramel et du riz pour réduire le poids des sacoches et en garder des restes pour le lendemain. Il me reste une petite chose à voir à Sombor avant de déguerpir de la Serbie vers la Hongrie. Réponse au prochain paragraphe.
Jour 45 Sombor à entre Mohács et Pécs (HU) (90 km)
Réveil à 7h pour vadrouiller en ville et prendre un petit déj tranquille. Je vais chercher le Graffiti de l’enfant de Sombor qui martyrise les peintures de NBA : Nikola Jokic, future (déjà) légende du coin. Le graff est sur le mur d’un bâtiment de son école, oas le plus abouti mais ça reste cool à voir.
Ensuite, direction frontière hongroise à 30 km qui au final me ferme ses portes … à Subotica ce serait allé mais c’est trop loin à présent, je vise donc le passage par la Croatie, en espérant que ça marche facilement. Le double passage est très facile au final. D’abord à Batina avec une belle statue commémorative des héros de la deuxième guerre mondiale puis par Udvar pour enfin arriver chez nos amis magyares. Le douanier est très sympa et m’offre même un souvenir haha, un badge “Only For Transit” qui me fait bien rire, le vélo en transit pour 48h on y croit, je vais traverser ce pays en si peu de temps c’est tout à fait possible. La situation est donc claire, je ne devrais pas passer mais bon le passage est toléré et je vais pouvoir profiter tranquillement du pays sans problème (du moins je l’espère).
Je me dirige vers Pécs où un cycliste m’indique le chemin par les pistes cyclables. Enfin un moyen d’esquiver facilement la route, ça change des Balkans 😛 Je me fais un stop dans les vignes pour manger mes restes de cochon caramélisés. Je me prends aussi le temps de penser à mes options après le passage de Budapest dans quelques jours. Plutôt Slovaquie et peut être prendre un transport vers la Pologne pour changer le chemin ou directement viser Bratislava puis Vienne puis tartiner les pays germaniques directement ? Je penche pour l’option 2 quand même, pas de triche avec un transport additionnel.
Jour 46 Mohács/Pécs à Orfű (50 km)
Réveil 8h et départ 10h : je me rends compte au bout du temps que prendre 2h pour démarrer après le réveil c’est quand même long, mais bon c’est mon rythme, je peux toujours l’adapter si il faut. Le temps de réveil puis les petits besoins du matin en pleine nature, le petit déj, le remballage des affaires mais aussi l’écriture de mes notes quotidiennes me prennent un temps fou mais c’est le jeu.
Je pars donc visiter la ville de Pécs au Sud de la Hongrie puis je me dirigerais vers le Balaton, un des lacs les plus grands d’Europe et sans doute le plus grand d’Europe centrale.
Arrivée à 12h dans un resto italien. Le serveur me donne les spots à visiter de la ville :
- L’Église au centre qui était d’abord une église puis une mosquée puis re une église avec les changements de souveraineté bien sûr (Hongrie ottomane de 1541 à 1699). La forme atypique est clairement d’influence musulmane, dommage qu’ils aient dégommé le minaret.
- La Basilique, très massive et impressionnante, beau style. Les statues des apôtres de Jésus sont également très intéressantes.
On sent qu’on est de retour dans des pays à consonance 100% catholique maintenant, finit l’orthodoxie. - La nécropole mais qui est fermée le Lundi, jour de mon passage …
- Le musée et mausolée Zsolnay (spécialiste en céramique reconnu dans tout le pays à son époque) qui est aussi fermé le lundi. C’est lui qui a donné son importance à la ville.
Le centre est vraiment très beau et sonne encore un peu le Sud mais toujours avec beaucoup de bâtiments styles austro-hongrois bien sûr. La rue Kiraly de style art nouveau a aussi beaucoup de charme.
A 17h30, je tente le départ tardif vers le Balaton. Avant la nuit je peux grimper (une des seules) collines surélevées de Hongrie. Ca pique même un peu avant de retourner sur le plat pays. L’appli Komoot m’envoie même sur une vieille route pour vélo que je ne peux emprunter avec le pourcentage indécent et le type de route presque vtt. Je dois donc prendre la vraie route qui m’est normalement interdite, mais je ne peux perdre de temps en faisant demi-tour. On me klaxonne un peu mais ça va on fait avec.
Puis, je me chope encore une dernière belle descente me faisant passer sur Orfű (se dit Orfu comme en français, le double accent aigu rendant juste le son plus long). C’est un super village de pêcheurs autour d’un lac. Les maisons y sont construites exprès face au lac avec petit accès pour poser sa canne, sa chaise et son seau. Je croise un petit renard effrayé qui s’échappe aussi vite que je ne l’ai vu, il était très très beau.
Mon spot camping du jour en dehors du village est vite trouvé c’est bien. Par contre, la maladie qui commence à m’atteindre et la fatigue ont raison de moi, go dodo et j’envisage une belle pause sur Budapest pour récupérer dans 2 jours.
Jour 47 Orfű à Siófok (110 km)
Départ avant 9h réveil 7h30, ne pas avoir de réseau aide à se bouger le c*l 🙂 Direction le Balaton que j’aimerais atteindre vers 16h si le corps me le permet. Les journées se raccourcissent fin Septembre surtout à l’Est avec presque une heure de soleil en moins en soirée comparé à la France.
Le matelas se dégonfle pendant la nuit, j’ai donc dormi au sol. J’ai mal partout, il va donc falloir réparer ce matelas comme on peut, trouver le mini trou dedans est une partie de plaisir (c’est faux). J’utilise ma rustine qui devrait être utilisée pour une crevaison de pneu mais ça fera le job, let’s go.
Sur la descente, je croise d’énormes taureaux bien bâtis, ils sont vraiment sortis de nulle part dans leur grosse prairie. Je suis vraiment trop mal en point de la nuit + je ressens la maladie me gagner mais je tente tout de même une distance au-dessus des 100 km (un peu débile mais bon…). Je ne trouve pas facilement de resto pour le midi mais finalement découvre le bouiboui du coin avec une dame qui me fait un excellent burger (1300 forint avec boissons, ce qui fait ~5€).
Arrivée rapide sur Siófok que je speedrun. Je chill à la plage et me baigne rapidement (quand je me sens moins malade), ça me rafraîchit un peu. J’ai quelques problèmes de recharge de batterie (la batterie externe est presque vide et les temps de charge sont trop courts quand je ne dors pas dans un bâtiment avec électricité), j’utiliserais donc mon panneau photovoltaïque demain en matinée qui rend un fier service malgré son efficacité parfois moyenne. Je prends un goûter avec pancakes bien chargés en sucre dans une sorte de Diner à l’américaine et finit par trouver mon spot de nuit avant d’espérer des nuits plaisantes en auberge à Budapest.
Je n’ai pas faim pour la soirée, je vais donc me contenter de céréales et de fruits dans ma tente. Je vais avoir une nuit correcte sans matelas troué c’est déjà ça de pris !
Jour 48 Siófok à Budapest (100 km)
Départ 09h30 : On arrivera à Budapest coûte que coûte qu’importe l’état physique du jour. Je passe devant un autre lac sur le chemin de la capitale. Le temps est bon contrairement aux prévisions et j’ai hâte des bains thermaux de Budapest. Mon seul souci est qu’une sorte de gastro me taquine en ce moment, les réveils ne sont pas agréables le repos des 3 prochains jours sera le bienvenu.
Je passe aussi par une ville plus mignonne que son écriture et sa lecture de sa prononciation : Székesfehérvár. Le centre est mignon avec de belles statues et un parterre de fleurs en forme d’horloge. Je prends un petit plat hongrois en terrasse et fonce vers Velence où je me prends aussi un dessert, ils ont l’air de s’y connaître en pâtisserie en Hongrie, c’est très bon et chaleureux.
La fin va être difficile physiquement. et le mauvais temps arrive. Les cervicales et lombaires commencent à tirer à chaque coups de pédales, il est vraiment temps que je pose mes fesses sur autre chose qu’une selle. J’arrive au Bubble Hostel, très chaleureux. Je ne mange même pas et vais rapidement me coucher pour me ressourcer autant que je peux (un vrai 22h – 8h me fera le plus grand bien).
Jour 49 Budapest Pause 1
Petite journée en démarrant à 11h. Je prends un super petit-déj à côté de l’auberge (Mindenem).
Ensuite, j’enchaîne une balade sans but pour profiter du beau temps et du repos mental sans trop avoir à planifier + je connais déjà un peu la ville, l’ayant visitée le temps d’un weekend prolongé en 2019.
Je marche le long du gros Danube et me prends un Lángos en ville (sorte de pâte frite dans l’huile et garnies, c’est un peu trop gras pour mon état physique et mental). J’arrive trop tard pour faire la visite du Parlement et je vois qu’ils checkent les températures. J’espère que je n’aurais pas de soucis demain pour faire cette visite.
Je rentre dans un état pas top top, la diarrhée ne passe pas. Je pars donc me reposer et tenter de me soigner pour démarrer la semaine suivante sous de meilleures hospices.